Lorenove : Claude bonjour, en tant que responsable de production, tu as un rôle déterminant au sein de l'atelier aluminium. Peux-tu commencer par nous exposer les circonstances dans lesquelles tu es arrivé chez Lorillard ?
Claude D. : Je suis arrivé chez Lorillard il y a maintenant 7 ans. Je connaissais un peu le Groupe Lorillard à travers la presse économique nationale notamment, mais aussi parce que je prenais régulièrement l'autoroute qui passe devant les bâtiments du siège social à Chartres.
J'étais en recherche d'emploi quand Lorillard a passé une annonce pour recruter un responsable de production pour l'atelier bois. Pour l'entreprise, il était alors important de trouver quelqu'un ayant véritablement la culture du bois.
Cela me correspondait totalement, on peut presque dire que je suis né dans le bois !
« C'est dans le commerce que j'ai appris
l'essentiel de mon métier »
Lorenove : Né dans le bois ? Tu peux nous en dire plus ?
C. D. : Ma famille a créé une entreprise dans ce domaine, dont l'activité allait de l'exploitation forestière jusqu'à la fabrication de meubles.
En plus de grandir dans cet univers quand j'étais enfant, j'y ai travaillé pendant plusieurs années après mes études de productique bois. Autant dire que j'ai vu toutes les facettes du métier, et les différentes étapes de la vie du produit, de l'arbre au produit fini.
Mais c'est dans le commerce que j'ai appris l'essentiel de mon métier : la compréhension du besoin client, notamment en matière de délais et de qualité.
Lorenove : Tu as donc commencé chez Lorillard en tant que responsable de production de l'atelier bois. A présent, tu occupes ce même poste à l'atelier aluminium. En quoi consiste-il exactement ?
C. D. : Il y a un an, la direction du Groupe Lorillard m'a proposé de prendre la responsabilité de la production de l'atelier aluminium.
Le matériau est différent, mais la mission est identique, et plutôt variée. Il faut d'abord savoir gérer la charge de production liée à l'activité aluminium, ce qui implique un bon suivi des délais.
L'aspect humain est également très important, car l'atelier fonctionne avant tout grâce à des femmes et des hommes.
Il faut aussi mettre en place la politique industrielle de l'atelier, c'est à dire définir et planifier les investissements machines nécessaires.
Lorenove : Une mission variée en effet ! Plus concrètement, quelles actions as-tu mises en place depuis ta prise de fonction ?
C.D. : Mon objectif premier est d'adapter les contraintes de production aux besoins des clients, notamment au regard des délais de fabrication. Pour l'atteindre, il faut agir à différents niveaux.
En premier lieu, améliorer la communication au sein de l'entreprise. Nous avons donc centralisé les échanges d’informations entre l’atelier Aluminium et les différents services du Groupe Lorillard.
La formation des opérateurs est également un élément clé : sensibiliser les équipes à la notion de client et de délai, mais aussi créer un véritable parcours d'intégration pour les nouvelles recrues.
« Il ne faut pas oublier que tout est basé sur les hommes »
Lorenove : Parle-nous de ce parcours d'intégration…
C.D. : Lorsqu'ils intègrent l'atelier, les nouveaux opérateurs commencent par travailler sur un poste en fin de chaîne de production, puis remontent toute la chaîne de poste en poste jusqu'au début. De cette façon, ils sont dès le départ en contact avec le produit fini, et comprennent ensuite beaucoup mieux l'enjeu des postes en amont de la chaîne, sur lesquels ils évoluent plus tard. Ils sont également plus rapidement imprégnés de la culture client-fournisseur.
Nos nouvelles recrues sont formées sur poste par des maîtres-ateliers : un maître-atelier est un opérateur qui a déjà plusieurs années d'expérience sur son poste, et qui va prendre avec lui un opérateur nouvellement arrivé pendant 4 à 5 mois pour le former.
Nous mettons aussi en place un système de formation interne à l'atelier pour augmenter la polyvalence et la technicité des opérateurs, et donc la qualité de la production en général.
Lorenove : La gestion et la formation des hommes est un aspect que tu sembles particulièrement apprécier…
C.D. : C'est vrai, c'est une partie très intéressante de mon travail. Etre à l'écoute, faire évoluer les opérateurs dans la société, les accompagner dans leur progression…c'est un investissement de long terme mais qui est très satisfaisant au quotidien. Car il ne faut pas oublier que tout est basé sur les hommes. 
